Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

réchauffement climatique - Page 93

  • Climat : l'impact durable des éruptions volcaniques dans l'Atlantique nord

     pinatubo_custom-567362af7886292c01dcfe5a0dac51d0da5ba5ea-s1100-c15.jpg

    L'éruption du Pinatubo, aux Philippines, en 1991, est l'une des éruptions volcaniques majeures qui expliquent la variabilité récente des courants de l'océan Atlantique nord, qui modulent le climat européen. Archives AFP

    Le climat se réchauffe et les scientifiques commencent à bien connaître les mécanismes de ce changement rapide, dû aux activités humaines. Mais quelle est l'incidence climatique de paramètres naturels comme les éruptions volcaniques ? Cette année, la Terre gronde en Amérique du sud, où les volcans Colima, au Mexique, Fuego au Guatemala, Villarrica, au Chili, et Turrialba au Costa Rica se sont mis en colère, projetant de monstrueux panaches de cendres qui réfléchissent les rayons du Soleil et refroidissent l'atmosphère. Cet effet "parasol" ponctuel, aura bel et bien un effet durable sur le climat, comme des scientifiques bordelais et français viennent de le mettre en évidence.

    L'influence des cendres des volcans sur le climat

    Les particules émises lors d'éruptions volcaniques majeures, en réfléchissant les rayons solaires, refroidissent l'atmosphère. Cet effet direct qui dure deux à trois ans, est assez bref.  Mais quel est l'impact ultérieur de tels événements sur le climat de la planète bleue ? Des chercheurs du CNRS de Bordeaux, de l'IRD, du CEA et de Météo‐France ont découvert qu'ils modifient pendant plus de 20 ans la circulation océanique de l'Atlantique nord, qui relie courants de surface et courants profonds, et module le climat européen. Ces résultats, obtenus en combinant, pour la première fois, des simulations climatiques, des mesures océanographiques récentes et des informations issues d'archives naturelles du climat (glaces et coquillages), ont été publiés le 30 mars dernier dans "Nature Communications".

    Les glaces du  Groenland, archives naturelles du climat

    carottes glace.jpgL'océan Atlantique est le siège de variations de la température de surface qui s'étendent sur plusieurs décennies et qui influencent le climat de l'Europe. Cette variabilité lente est due à des modifications de la circulation océanique, qui relie les courants de surface aux courants profonds, et qui transporte la chaleur depuis les tropiques jusqu'aux mers de Norvège et du Groenland. Cependant, sa cause reste mal connue. Afin d'en décrypter les mécanismes, les chercheurs ont tout d'abord utilisé des informations couvrant le dernier millénaire et issues d'archives naturelles du climat, obtenues en étudiant la composition chimique de l'eau des carottes de glace du Groenland, mémoire des changements passés de température. Selon ces données, il y a un lien étroit entre la température de surface de l'océan Atlantique et la température de l'air au-dessus du Groenland.

    L'effet "parasol" se projette sur plusieurs décennies

    En utilisant des simulations numériques de plus de vingt modèles de climat différents, les chercheurs ont également mis en évidence que des éruptions volcaniques majeures, comme celle du Pinatubo, aux Philippines, en 1991, pouvaient modifier en profondeur la circulation océanique de l'Atlantique nord. En effet, les grandes quantités de particules émises par ces éruptions vers la haute atmosphère réfléchissent une partie du rayonnement solaire par un effet similaire à celui d'un parasol, ce qui entraîne un refroidissement du climat à la surface de la Terre. Ce refroidissement, qui ne dure que deux à trois ans, provoque alors une réorganisation de la circulation océanique dans l'océan Atlantique nord. Quinze ans environ après le début de l'éruption, cette circulation s'accélère, puis ralentit au bout de vingt-cinq ans, et accélère à nouveau trente-cinq ans après le début de l'éruption volcanique. Les éruptions volcaniques semblent ainsi fonctionner, sur la circulation océanique de l'Atlantique nord, à la manière d'un"pace-maker" qui met en route une variabilité sur 20 ans.

    Salinité des eaux et accélération de la circulation océanique

    Les scientifiques ont confirmé ces résultats en les comparant avec des observations de la salinité océanique, facteur déterminant pour la plongée des eaux et donc de la circulation océanique. Ils ont décelé, dans les simulations numériques et dans ces observations océanographiques modernes, des variations similaires au début des années 1970 et 1990, liées à l'éruption du volcan Agung en Indonésie, en 1963. Ainsi, grâce à des observations issues de carotte de glace groenlandaise, à des recherches effectuées sur des coquillages bivalves, âgés de plus de cinq cent ans et vivant au nord de l'Islande, et à une simulation du climat du dernier millénaire, les chercheurs ont pu systématiquement identifier une accélération de la circulation océanique, quinze ans après cinq éruptions volcaniques ayant eu lieu il y a plusieurs centaines d'années.

    L'incidence d'une future éruption majeure

    abung.jpgPour les scientifiques français, les interférences produites par les trois dernières éruptions volcaniques majeures, Agung en 1963, El Chichon, au Mexique en 1982 et Pinatubo en 1991, expliquent, pour la première fois, la variabilité récente des courants de l'océan Atlantique nord. Les chercheurs en déduisent qu'une éruption majeure dans un futur proche pourrait avoir une incidence pendant plusieurs décennies sur les courants de l'océan Atlantique nord et sur la capacité de prévoir la variabilité du climat européen

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Climat : "79° Nord au coeur du dérèglement climatique", un webdoc de Frédéric de La Mure

    webdoc,réchauffement climatique,pole nord,arctique

    "79° Nord", un webdoc pour voyager au coeur du réchauffement climatique. Photo Frédéric de La Mure

    webdoc,réchauffement climatique,pole nord,arctiqueA l’occasion de la conférence "L’Arctique, sentinelle avancée du réchauffement climatique" qui s’est tenue le 17 mars dernier à Paris, à la Maison des Océans, le ministère des Affaires étrangères et du Développement international a présenté le webdocumentaire "79° Nord au coeur du dérèglement climatique".

    Dans la perspective de la Conférence mondiale sur le climat prévue à Paris à la fin de l’année (COP21), le webdoc interactif composé de photographies de Frédéric de La Mure a été réalisé sur la base scientifique de Ny Alesund, sur l'île de Spitzberg dans l'archipel de Svalbard en Norvège, le lieu le plus habité par les hommes au nord de la planète. C'est là, près du 79e parallèle nord, que des chercheurs du monde entier observent les effets d'un réchauffement climatique accéléré.

    Les nombreux contenus multimédias de ce webdooc aux très belles images, permettent de mieux comprendre les effets du dérèglement climatique et le travail de scientifiques sur le sujet. A faire tourner sans modération.

    Pour lancer le webdocumentaire "79°Nord" :cliquer ICI

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur le réchauffement climatique: cliquer ICI
  • "Earth Hour" 2015 : ce samedi 28 mars, on éteint tout pour la planète

    eclairage,earth hour,wwf,électricité,monument

    Ce soir, pour lutter contre le changement climatique et économiser l'énergie, on éteint nos lumières de 20h30 à 21h30 : c'est l'"Earth Hour".

    Cette année, la 8e édition de "Earth Hour" a lieu ce samedi 28 mars. Un événement mondial à l'initiative du WWF durant lequel les citoyens, les pouvoirs publics, les villes et les entreprises éteignent leurs lumières pendant une heure pour préserver l'avenir de la planète.

    95% des émissions de gaz à effet de serre

    Transport, habitat, équipement : l'ONG rappelle que le secteur énergétique est responsable en France de près de 95% des émissions de gaz à effet de serre,  les acteurs du réchauffement climatique. Lancée pour la première fois en 2007 à Sidney en Australie, "Earth Hour" ("Heure de la Terre") a connu en 2012 une participation record de près de 2 milliards de personnes mobilisées dans plus de 7.000 villes réparties dans 152 pays.  L'opération de mobilisation citoyenne du WWF interpelle sur la nécessité d'offrir des solutions énergétiques soutenables et renouvelables pour tous en luttant contre le péril climatique.

    De Paris à Bordeaux...

    eclairage,earth hour,wwf,électricité,monumentVoilà pourquoi, ce soir, des centaines de monuments seront éteints symboliquement dans la plupart des villes de l'Hexagone. Comme chaque année, Paris éteindra pendant une heure l’éclairage extérieur de plus de 200 bâtiments : l’Hôtel de Ville, le Parc des Princes, la cathédrale Notre-Dame, l’Hôtel des Invalides, les opéras Garnier et Bastille, des ponts, fontaines et places parisiennes... Quant à la Tour Eiffel, elle ne pourra s’éteindre que pendant 5 minutes pour des raisons de sécurité. Mais elle le fera en présence de Laurent Fabius et de Ségolène Royal. Classe. Dans la région, Bordeaux et de nombreuses villes, grandes ou petites, se mettront elles aussi à l'"Earth Hour". Sans l'aide d'aucun ministre, c'est encore plus méritant.

     

    Si vous hésitez encore à appuyer sur l'interrupteur, sachez que "Earth Hour" est aujourd’hui "la plus grande manifestation en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique", selon Ban Ki-Moon, secrétaire Général des Nations Unies. Autrement dit, à huit mois du Sommet international sur le climat (COP 21) qui doit avoir lieu en décembre prochain à Paris, c'est l'événement à ne surtout pas rater ! 

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO